COMME DES FLOCONS DE LAINE

Au cœur du 20è siècle à Roubaix, la présence des grandes entreprises textiles (la Lainière, le Peignage Amédée, Pennel et Flipo...) domine toute la vie d'un quartier, rythmée par les sorties d’usine, les convois ferrés de matières premières…  C’est un immense pôle industriel qui emploie des travailleurs locaux et belges, mais aussi des jeunes femmes du bassin minier transportées chaque jour en bus.De nom-breuses familles immigrées, ballottées par l’histoire de leurs pays, viennent s’installer ici, originaires principalement d’Italie, du Portugal et d’Algérie…

Puis l’activité textile périclite dans le Nord de la France, les fleurons de cette industrie s’éteignent ou déménagent les uns après les autres (Pingouin, Phildar, Rodier…) à la fin du 20è siècle, le chemin de fer est définitivement abandonné, les usines ferment et les bâtiments sont la plupart du temps détruits sur cet ancien quartier de la Laine.

Les habitants restent rue Monge, rue d’Alger ou rue Amédée Prouvost…  

Le temps est comme en suspension. Même si plusieurs entreprises ont choisi de s’implanter sur le quartier en profitant des opportunités foncières, l’activité n’est en rien comparable aux temps textiles.

Sur ce territoire, j’ai carte blanche pour dresser un portrait photographique du quartier.

C’est une succession d’indices photographiques sur les traces, les désirs qui composent maintenant la géographie sensible du quartier, entre les personnes qui y travaillent et celles qui y vivent. Comment envisager ici le présent, l’avenir pour les enfants?

J’ai écouté les témoignages,  relayé les interrogations, observé les attitudes.

En essayant de construire une phrase en images dédiée au quartier… j’invite chacun à s’arrêter, franchir les apparences, découvrir les visages et paysages si proches, qui nous paraissent souvent si lointains, à peine croisés.